Réduire le clicker à un simple conditionnement, c’est passer à côté de l’amygdale
- F.Walther
- 21 août
- 2 min de lecture

Certaines personnes s’étonnent de l’intérêt du clicker dans la revalidation physique canine. Pourtant, loin d’être un simple gadget ou un choix anecdotique, il s’agit d’un véritable outil thérapeutique. Il permet non seulement de travailler plus efficacement, mais aussi de gagner un temps précieux dans la prise en charge. Voici pourquoi je l’ai intégré dans mes protocoles lorsque cela est possible.
En revalidation, où l’on utilise la mobilisation active c’est-à-dire que le chien est acteur et surtout maître de ses mouvements chaque petit geste compte. Le clicker permet de marquer au centième de seconde près le comportement attendu : poser correctement une patte, réaliser une flexion ou un appui juste. Contrairement à une récompense donnée seule, qui arrive parfois trop tard, le son du clicker indique instantanément au chien ce qu’il a bien fait, mais surtout la sensation corporelle qu’il avait lorsqu’il l’a réalisé.
Le clicker agit ainsi au niveau neurologique. Le son sollicite brièvement les circuits cérébraux liés à la vigilance et à la mémoire émotionnelle, notamment l’amygdale, zone du cerveau qui prépare à l’action. Vous connaissez peut-être cette petite alerte désagréable que vous ressentez en descendant à la cave, liée au souvenir d’une araignée tombée sur votre épaule ? C’est l’amygdale qui garde en mémoire cet événement et déclenche une réaction corporelle immédiate.De la même manière, le chien associe le son du clicker à l’action qu’il vient de réaliser et en mémorise plus rapidement la sensation.
La revalidation n’est pas toujours agréable : elle peut être inconfortable, parfois douloureuse, mais c’est un mal pour un bien. Le clicker permet de transformer l’exercice en expérience positive et de le découper plus facilement en étapes clés, avec des paliers de progression et des renforcements plus fréquents.
Le clicker n’aide pas seulement le chien : il structure aussi le travail du propriétaire (s'il est lui même guidé correctement)
-Il l’oblige à observer avec précision les progrès de son animal.
-Il lui offre un cahier des charges clair : savoir quoi cliquer, quand cliquer et pourquoi.
-Il favorise une meilleure communication entre l’humain et son chien, renforçant ainsi leur lien de confiance.
Le clicker n’est pas un simple outil de dressage ni un simple réflexe pavlovien. C’est un véritable médiateur thérapeutique : il active le cerveau émotionnel, favorise la précision des mouvements, motive le chien et structure le travail du propriétaire.En revalidation canine, il devient un allié précieux pour gagner du temps et améliorer la qualité de vie du chien.
Mais attention : son efficacité dépend d’une utilisation correcte. Cela nécessite une formation et, surtout, la capacité à découper les exercices en étapes clés. Le clicker ne se résume pas à “cliquer” : il s’agit de savoir quoi cliquer, à quel moment précis et dans quel objectif en anticipant la suite pour toujours progresser.
Petit plus : Je n’utilise pas de clicker bouton pressoir, car pour activer l’amygdale il faut un bruit intense et précis. Le clicker languette métallique classique émet ce son sec, bref et percutant, qui se détache très bien de l’environnement.
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