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Notice d’utilisation du chien athlète

Cet article a été écrit avec ma collaboratrice E.Canitrot.


Il faut garder à l’esprit qu’un chien athlète reste un chien avant tout. Tout programme de préparation, aussi complet soit-il, ne s’envisage que dans le cadre d’une vie régie par la règle des 3P , c’est-à-dire respectant la Physiologie, la Psychologie et le Physique du chien.


“Proprioception”, un mot galvaudé pour un concept d’importance


Utilisée à tort et à travers depuis quelques temps suite à la naissance d’un engouement pour la préparation physique des chiens, la proprioception a en fait une définition neurologique bien précise. La proprioception correspond ainsi à la perception consciente ou non de la position relative du corps dans espace. Elle fait intervenir l'ensemble des récepteurs sensoriels au niveau de la peau, des muscles, des articulations, des os et des tendons. C’est elle qui permet la conservation de l’équilibre et un placement adéquat du corps dans l’espace.On en distingue deux types :

  • Proprioception générale : réception sur l’ensemble des récepteurs sensoriels, transmission de données vers les centres supérieurs et intégration (dans le cervelet pour la proprioception inconsciente ou dans le cortex pour la proprioception consciente) puis exécution motrice (via les voies extrapyramidales (inconsciente) ou pyramidales (consciente)).

  • Proprioception spéciale : intervention de récepteurs vestibulaires puis intégration et exécution du mouvement.

L’intérêt de mettre en place des exercices sollicitant la proprioception réside dans l’existence de récepteurs spécifiques, appelés propriorécepteurs. Plus ces récepteurs sont sollicités (reçoivent un influx nerveux), plus le nombre de connexions augmente par accroissement du nombre de synapses neuronales. Le chien devient plus performant car plus apte à s’adapter.


Qu’en est-il du “renforcement musculaire” ?

Le renforcement musculaire correspond à l’ensemble des techniques de rééducation qui permettent de renforcer les 4 caractéristiques du muscle sans dépassement de la physiologie :

  • L'excitabilité : est la propriété que possède un muscle à réagir à une stimulation

  • La contractilité : est la propriété du tissu musculaire de pouvoir se raccourcir à tout stimulus de façon à mobiliser les éléments osseux auxquels ils sont rattachés ; la contractions entraîne le raccourcissement, l'épaississement et le durcissement du muscle

  • L'élasticité : est la propriété du tissu musculaire de reprendre sa forme initiale lorsque s'arrête la contraction

  • La tonicité : est la propriété du muscle à être dans un état permanent de tension (tonus musculaire)

Et les chiots dans tout ça...





1. Il est souvent conseillé de limiter à 5 min par mois d’âge la balade du chiot, sachez qu’il n’existe aucune étude à ce sujet, ce temps a été décrété de façon totalement arbitraire. En revanche, il est très important d’établir une relation de confiance avec le chiot par le biais, entre autres, de la balade, tout en respectant son rythme, ses interactions avec ses congénères, et en prenant toujours en compte l’environnement.

2. Vous l’aurez peut-être remarqué, les chiots de 2 à 5 mois n’ont pas d’inhibition face au vide. Cette absence de « peur du vide » serait liée à la myélinisation incomplète de la formation réticulée chez les jeunes individus. De ce fait, tout obstacle en hauteur (type passerelle d’agility) n’est pas adapté à un chiot en dessous de 6 mois, par le risque important de chute qu’il implique.


Guide de l’entraînement du chiot en fonction de l’âge


A noter que le matériel de proprioception doit être maintenu ou fixé.




*La tétanie est un état physiopathologique ayant pour origine un trouble métabolique, un déficit enzymatique, et autres raisons idiopathiques, et le stress majore le phénomène de surcontraction musculaire, sans état de repos. NB : Ici n’est pas évoquée la durée de chaque exercice car elle est individu-dépendante; elle variera en fonction de sa race, de son âge, de ses particularités (chondrodystrophique…), de son passif, de son IMC (indice de masse corporelle), des critères d’exigences, de l’effet recherché… Il est dans le cas présent (celui d’un tableau récapitulatif général) impossible voire dangereux de donner des protocoles généraux sans prendre en compte ces particularités. La durée, la fréquence et l’intensité de tout exercice doivent dans tous les cas être augmentées graduellement afin d’éviter tout traumatisme/blessure, et de conserver la motivation du chien.


Sources :

  • Pediatrics Dogs and Cats from birth to six months 3rd ed. Philadelphia : w.bsaunders402

  • AAGARD, P. & ANDERSEN, J.L. 2010. Effects of strength training on endurance capacity and top-level endurance athletes. Scand J Med Sci Sports, 20 (Suppl.2), 39-47

  • Fox et al. 1964-1967

  • Semiologie – Médecine – Sémiologie neurologique, notions de base

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