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Photo du rédacteurB.Walther

Inflammation et microbiome chez le chien




Le reportage sur France 2, "Les secrets de l'alimentation anti-inflammatoire", a souligné l'impact majeur des aliments ultra-transformés sur la santé, mettant en garde contre une perte irrémédiable de diversité bactérienne chez les humains. Les inflammations chroniques de bas grade, souvent issues d'une alimentation déséquilibrée, perturbent la flore intestinale et peuvent conduire à des maladies.


Chez les chiens, contrairement à la croyance populaire, la diversification alimentaire est bénéfique pour la santé intestinale. Des ratios spécifiques de protéines, graisses et glucides peuvent réduire les cytokines pro-inflammatoires. L'idée d'opter pour des aliments bruts non transformés s'inspire de la tendance chez les humains, bien que le débat entre croquettes, cru et rations ménagères persiste. L'adaptation de l'alimentation canine pourrait jouer un rôle crucial dans la prévention des inflammations et le maintien d'une santé optimale.


L'alimentation, l'inflammation et le microbiome ont été abordés dans un reportage sur France 2 - Les secrets de l'alimentation anti-inflammatoire. Ce que je retiens comme potentiellement utile pour nos chiens sont les points suivants :


· L'impact majeur des modes de vie, en particulier des aliments ultra-transformés, sur la santé.

· Le risque de perte irrémédiable de la diversité bactérienne chez l'espèce humaine si nous continuons dans cette voie.

· La rapidité avec laquelle cette perte de microbiote s'installe. Mais également :

· Le temps nécessaire pour prendre conscience des impacts négatifs d'une alimentation industrielle transformée.

· Les efforts à faire pour y remédier en choisissant des aliments variés et bruts.


Comment pouvons-nous en tirer des enseignements pour nos chiens ? Tout d'abord, l'inflammation est un processus normal de guérison de l'organisme qui vise à restaurer l'équilibre cellulaire après une blessure ou une infection bactérienne ou virale. Cette guérison dure de quelques jours à quelques semaines au plus, dans le cadre d'une inflammation aiguë. Cependant, si cette inflammation ne se résorbe pas et que le processus de guérison ne s'active pas, on parle d'inflammation chronique à long terme.


Ce qui nous intéresse plus précisément, ce sont les inflammations chroniques de bas grade, discrètes et sournoises. Ce bruit de fond inflammatoire ne se manifeste pas dans les examens sanguins habituels, mais il est au cœur de la plupart des maladies de civilisation telles que les maladies cardio-vasculaires, l'obésité, le diabète, le cancer, les maladies neurodégénératives, la dépression, etc.


Ces inflammations à bas bruit peuvent être provoquées par la pollution, des inflammations aiguës répétées, mais l'une des origines les plus fréquentes provient de l'intestin. Une alimentation déséquilibrée, pro-inflammatoire, perturbe la flore intestinale (microbiome), entraînant une muqueuse intestinale endommagée suite à des agressions bactériennes. Dans ce cas, des fragments bactériens (LPS) peuvent pénétrer l'organisme, provoquant une réaction inflammatoire du système immunitaire.


Chez l'homme, les produits transformés et les additifs se sont installés de manière assez insidieuse, principalement pour faciliter les processus industriels. Une prise de conscience est en train de s'opérer, mais il est essentiel de ne pas baisser les bras et de continuer à promouvoir des produits bruts et une alimentation diversifiée.


Chez le chien, la situation est tout autre. Une croyance véhiculée depuis de nombreuses années veut que le chien doive toujours manger la même chose sous peine de troubles digestifs. C'est assez paradoxal face à la situation humaine et totalement infondé, car toute la littérature montre que le chien supporte bien les changements d'alimentation, et sa flore intestinale s'adapte de manière aussi agile que chez l'homme. C’est d’autant plus troublant que de donner la même alimentation tous les jours peut augmenter les risques d’allergies.

Pour que la flore soit diversifiée, une alimentation diversifiée est nécessaire. Comme nous parlons d’inflammation, on peut la réduire réduire en agissant sur les proportions de protéines, de graisses et de sucres. Ainsi, des ratios de 53 % de protéines, 39 % de graisses et 8 % de Sucres permettent de diminuer significativement de nombre impressionnant de cytokines pro- inflammatoires (pour les spécialistes : CCL1, CCL8, CCL13, CCL17,CCL24, CX3CL1, CXCR1, IL-10RA, IL-17A, IL-1RN, IL-5, IL-9, SPP1IL-33, IL-6R, Il-7, IL-8, NAMPT, TNFRSF11B). L'IL-7 et l'IL-8 augmentent dans les conditions inflammatoires chroniques telles que la colite, la dermatite, ainsi que dans les conditions auto-immunes. Une augmentation de l'IL-33 est également associée aux lésions cutanées chroniques de la dermatite atopique chez les chiens et en s’inspirant de ces régimes on peut réduire l’inflammation de bas grade.


Les protéines peuvent être d'origines diverses (porc, bœuf, poulet, dinde, poissons, etc.).Les graisses devraient être enrichies en oméga-3, et bien sûr, des fibres sont importantes. La plupart des végétaux contiennent des glucides, mais certains sont trop riches en sucres. On peut choisir ceux à faible teneur en glucides, mais riches en vitamines et minéraux, tels que le brocoli, les choux, les haricots verts, etc.


Le régime cétogène donné à des chiens épileptiques, par exemple, est un peu plus extrême, composé de 27 % de protéines, 67 % de graisses et seulement 5 % de glucides. Mais il a des également des résultats étonnant sur les processus d’inflammation, même si il est plus difficile à maintenir.


Sans vouloir entrer dans le débat croquettes/cru/rations ménagères, il y a matière à adapter et/ ou à complémenter l'alimentation de votre chien avec l'idée d'utiliser de plus en plus d'aliments bruts non transformés et diversifiés, à l'instar de ce qui se fait chez l'homme. En quelque sorte ‘la restauration du microbiome animal et humain’ même combat.


(Référence : Immune‐modulating Effects of Low Carbohydrate Ketogenic Foods in Healthy Canines, May 2022, The FASEB Journal 36(S1).)

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