Souplesse vs Hyperlaxité chez le chien de sport : une distinction cruciale
- F.Walther
- 25 juin
- 3 min de lecture

Extrait du livre Anatomie du succès par AREG ANIMALCARE sortie prévue en septembre 2025, pré-réservation possible dès le 1er juillet 2025
Dans le monde du sport canin, et particulièrement en agility, la souplesse articulaire est souvent perçue comme un véritable atout : meilleure amplitude de mouvement, fluidité dans les virages, réception “douce” sur les sauts, bonne relance, tournants serrés possibles ...
Mais attention : souplesse ne signifie pas hyperlaxité.
Chez le chiot la laxité ligamentaire est bénigne et généralement sans cause pathologique. Lorsqu’elle persiste à l’âge adulte, elle est souvent le résultat d’une anomalie génétique touchant les gènes codant pour le collagène.
Commençons par définir clairement ces deux notions :
Souplesse : une qualité fonctionnelle maîtrisée.
La souplesse correspond à une mobilité articulaire optimale. Elle combine :
une grande amplitude de mouvement,
un bon tonus musculaire,
une proprioception fine,
un équilibre articulaire stable...
Elle est bénéfique si :
elle s’accompagne d’un gainage musculaire efficace,
elle reste symétrique entre les deux côtés,
elle ne provoque pas de compensations ...
Elle permet au chien d’évoluer avec efficacité sans mettre en péril la stabilité articulaire.
Hyperlaxité : une fragilité structurelle.
L’hyperlaxité se définit comme une laxité excessive des ligaments ou des capsules articulaires. Elle peut être :
Génétique (souvent liée à un trouble du tissu conjonctif)
Acquise (traumatismes, maladies du collagène…)
Elle peut entraîner :
une instabilité chronique de l’articulation,
un surmenage des muscles compensateurs (notamment ilio-psoas, pectiné...),
un risque accru de blessures (tendinites, entorses, subluxations),
une usure prématurée des tissus ...
En pratique clinique, on la détecte par :
des tests orthopédiques spécifiques
l’absence de verrouillage actif en mouvement,
une récupération musculaire plus lente après l’effort...

L'hyperlaxité est un phénomène bien connu chez le golden retriever.
Chez les chiens d’agility de haut niveau : que constate-t-on ?
Certaines lignées très performantes présentent une laxité articulaire importante, mais ne développent ni arthrose ni boiterie. On peut parler ici d’hyperlaxité compensée.

Ce qui fait la différence :
un entraînement adapté au profil du chien,
un renforcement musculaire ciblé et intelligent,
un travail spécifique sur des zones clefs comme le psoas ou les fessiers.
C’est cette stabilité fonctionnelle assurée par la musculature qui permet de performer malgré une structure initialement “fragile”. L'inconvénient c'est que ce travail ne peut être arrêté.
Pourquoi cette distinction est essentielle ?
Parce qu’elle conditionne la prévention, l'entraînement, le suivi ostéo-musculaire et les capacités de récupération. Les enjeux ne sont pas les mêmes.
Souplesse | Hyperlaxité structurelle | |
Ce que c’est | Mobilité fonctionnelle stable | Laxité excessive des structures |
Atout | Oui | Non (sauf si compensée) |
Risques | Faibles avec bon encadrement | Importants sans prise en charge adaptée |
Clé de prévention | Renforcement équilibré, proprioception | Suivi clinique, travail compensatoire, indispensable tout au long de la carrière sportive. |
Comment savoir si mon chien présente une hyperlaxité ?
Certains signes peuvent mettre la puce à l’oreille :
Raideurs localisées après l’effort, qui disparaissent rapidement
Fatigue musculaire rapide, malgré une bonne condition physique
Pour une atteinte des psoas, chien avec membre en flexion sur la hanche souvent déterminée comme la plus hyperlaxe de deux.
En cas de doute, il est fortement recommandé d’effectuer des examens cliniques et orthopédiques pour écarter d’autres pathologies (dysplasies, anomalies structurelles…).
À retenir
La souplesse est une qualité recherchée et maîtrisable.
L’hyperlaxité est une fragilité, à évaluer et encadrer.
On peut être souple sans être hyperlaxe.
On peut être hyperlaxe sans être performant… sauf si un travail très rigoureux compense cette instabilité.
Encore une fois, tout l’intérêt d’un examen structurel rigoureux est de proposer des solutions adaptées à chaque profil.
Objectif : composer, compenser et parfois même corriger durablement un “défaut”.
Sources :
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