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Photo du rédacteurB.Walther

Mieux comprendre les effets des aliments ultra-transformés sur la santé

Dernière mise à jour : 16 mai








Une revue récente publiée dans le British Journal of Medicine (https://www.bmj.com/content/384/bmj-2023-077310 ) a examiné, chez l’homme, les liens entre la consommation d'aliments ultratransformés et divers résultats néfastes pour la santé. Les résultats ont montré que dans l'ensemble, une plus grande exposition aux aliments ultra-transformés était constamment associée à un risque plus élevé de résultats néfastes pour la santé (71 % des résultats). Les preuves les plus marquantes concernent les risques de mortalité liée aux maladies cardiovasculaires, les troubles mentaux courants et le diabète de type 2, ainsi que les risques de mortalité toutes causes confondues, de mortalité liée aux maladies cardiaques, de résultats néfastes liés au sommeil, de sifflement, d'obésité et de diabète de type 2.


Les aliments ultra-transformés diffèrent des aliments non transformés et peu transformés sur plusieurs aspects, notamment en ce qui concerne leur profil nutritionnel, leur impact sur le remplacement des aliments non ultra-transformés de l'alimentation et les modifications de la structure physique des aliments consommables par un ultra-traitement intensif. Les régimes riches en aliments ultra-transformés sont associés à des marqueurs de mauvaise qualité alimentaire, tels que des niveaux plus élevés de sucres ajoutés, de graisses saturées et de sodium, ainsi qu'à une densité énergétique plus élevée et à des niveaux plus faibles de fibres, de protéines et de micronutriments.


Cependant, les résultats néfastes pour la santé associés aux aliments ultra-transformés ne peuvent pas être entièrement expliqués par leur composition nutritionnelle et leur densité énergétique. Des propriétés physiques et chimiques liées aux méthodes de transformation industrielle, aux ingrédients et aux sous-produits peuvent également jouer un rôle. Par exemple, les modifications de la matrice alimentaire pendant le traitement intensif peuvent affecter la digestion, l'absorption des nutriments et la sensation de satiété. De plus, des preuves émergentes montrent des liens entre l'exposition aux additifs alimentaires et des résultats néfastes pour la santé.


Une autre étude récente (https://doi.org/10.1016/S2468-1253(24)00045-1) à comparé les effets de deux options de traitement diététique restrictif par rapport au traitement médical optimisé chez les personnes atteintes du syndrome du colon irritable. Ce régime est pauvre en sucres complexes dont le lactose, le fructose, le mannitol ou le sorbitol, présents naturellement dans certains aliments et souvent additionnés (notamment les polyols) dans les aliments transformés ou ultra-transformés (FODMAP est l'acronyme de fermentable by colonic bacteria Oligosaccharides, Disaccharides, Monosaccharides and Polyols). Ces composés, sont souvent pas digérés au niveau de l'intestin grêle comme ils devraient l'être et sont à l’origine d’une flore intestinale déséquilibrée, d’une inflammation avec une muqueuse lésée comme dans le cas du syndrome de l'intestin irritable, et rendent plus difficile leur traitement par le système digestif. Deux interventions diététiques de 4 semaines et un traitement médical optimisé ont réduit la gravité des symptômes, avec une taille d'effet plus importante dans les groupes de régime alimentaire. Des stratégies de traitement personnalisées sont envisagées comme un traitement initial pour les patients.



Comme toujours, on voit que le problème est plus complexe qu’il n’y paraît, mais on sait que la cause est souvent une empreinte inflammatoire multifactorielle qu’il faudrait pouvoir identifier, on y reviendra dans le cadre d’AREG TeC.


Une étude européenne récente sur la perception des consommateurs concernant les aliments ultra-transformés (Consumer perceptions unwrapped: ultra-processed foods (UPF) février 2024) a révélé que les consommateurs sont préoccupés par les risques pour la santé liés à la consommation d'aliments ultra-transformés à long terme. Cependant, ils manquent souvent de capacité et de motivation pour éviter ces aliments. Les consommateurs sous-estiment généralement la quantité d'aliments ultra-transformés qu'ils consomment et ont du mal à distinguer les différents niveaux de transformation. Les motivations principales pour consommer des aliments ultra-transformés sont leur commodité, leur prix et leur goût.



Ce sondage est à vrai dire assez préoccupant mais il faut faire avec et toujours avancer en expliquant et en éduquant. Les organisations telles que l'American Heart Association ont conseillé avec prudence aux gens de choisir des aliments non transformés et peu transformés plutôt que des aliments ultra-transformés, notant l'absence d'une définition largement acceptée pour les aliments ultra-transformés. Bien que divers systèmes de classification des aliments aient été élaborés pour classer les aliments en fonction de critères liés au traitement, le système de classification des aliments Nova est le système le plus couramment utilisé dans le monde. En outre, Nova a reçu la reconnaissance de rapports faisant autorité de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture et de l'Organisation panaméricaine de la santé de l'OMS. Une récente déclaration du Comité scientifique consultatif sur la nutrition (SACN) du RoyaumeUni a évalué le système de classification Nova parmi d'autres et a conclu que Nova est le seul système de classification approprié pour une utilisation potentielle dans le pays. Ce système est critiqué mais les évaluations plus récentes montrent une validité de construction acceptable et une forte concordance entre les codeurs, les définitions et les exemples fournis par le système Nova étant jugés adéquats pour classer plus de 70 % des articles alimentaires signalés dans les questionnaires sur la fréquence alimentaire de diverses cohortes aux États-Unis, ainsi que plus de 90 % des articles alimentaires signalés dans les rappels alimentaires de 24 heures de participants à une enquête nationale sur l'alimentation au Brésil.



 

Qu’en est-il dans l’alimentation animale ?


Même causes, même conclusions et même besoin d’explications et de définitions. Chez l’homme, leur utilisation était basée sur la commodité, le prix et le goût. Pour le chien, la commodité et le prix restent des éléments prépondérants pour le propriétaire et on peut y ajouter le goût et l’odeur qui sont parfois déterminés par le chien (souvent à posteriori quand il refuse de manger sa pitance). On se rend compte, comme on l’a déjà mentionné dans des articles précédents AregTeC (https://www.areg-animalcare.com/post/inflammation-et-microbiome-chezle-chien), qu’il va falloir adapter et/ou compléter l'alimentation de votre chien avec l'idée d'utiliser de plus en plus d'aliments bruts non transformés et surtout diversifiés.


On peut commencer par clarifier la situation. En utilisant le système NOVA, les aliments pour animaux de compagnie peuvent être classés en quatre groupes :


1. Les aliments pas ou peu transformés : il s'agit de produits bruts ou minimalement transformés, tels que les parties comestibles des végétaux ou des animaux. Ils ne contiennent aucune substance ajoutée.


2. Les ingrédients culinaires : il s'agit de produits dérivés de la nature par des procédés simples, tels que le pressage, le raffinage ou la meunerie. Ils sont utilisés pour préparer, assaisonner et cuire des plats "faits maison".


3. Les aliments simplement transformés : il s'agit de produits fabriqués avec des ingrédients simples et l'ajout de sel, de sucre ou de matière grasse. Ils ne contiennent aucun ingrédient controversé.


4. Les aliments ultra-transformés : il s'agit de produits composés d'ingrédients dénaturés ou purifiés, issus de procédés industriels conduisant à la dégradation de leur potentiel santé. Ils peuvent contenir des substances ou des additifs controversés.


Les aliments ultra-transformés pour animaux de compagnie comprennent souvent des ingrédients pré-transformés tels que des farines de viande et d'os, des protéines de pois, des amidons et des fibres, ainsi que des colorants, des arômes et des émulsifiants. Les aliments pour animaux de compagnie en croquettes extrudées sont considérés comme des aliments ultra-transformés en raison du processus d’extrusion. Il est difficile de trouver des croquettes pour animaux qui ne soient pas transformées d'une manière ou d'une autre. La plupart des croquettes disponibles sur le marché sont extrudées, ce qui signifie qu'elles sont transformées sous haute pression et haute température. Cependant, il existe des alternatives telles que les croquettes pressées à froid ou cuites à basse température, qui sont considérées comme moins transformées et donc plus saines pour les animaux. Il est important de noter que même ces alternatives peuvent contenir des ingrédients transformés dans une certaine mesure. En fin de compte, on peut dire que la grande majorité des croquettes disponibles sur le marché contiennent des ingrédients transformés dans une certaine mesure.


Pour minimiser la quantité d'aliments ultra-transformés dans l'alimentation de votre animal de compagnie, il est recommandé de vérifier la liste des ingrédients et de réduire le nombre d'ingrédients pré-transformés ou fractionnés. Une liste non exhaustive est donnée à titre indicatif dans le tableau 1 et il peut être utile de demander au fabricant si le régime alimentaire de votre animal de compagnie est extrudé et de réduire la quantité de friandises de type biscuit qui sont souvent extrudées.


Il est également possible d'ajouter des aliments entiers peu transformés ou un complément peu transformé à la nourriture de votre animal de compagnie, tout en retirant une partie des aliments ultra-transformés. Les études montrent que de remplacer déjà 1/3 de la ration par des aliments non transformés est déjà ultra bénéfique. https://link.foreverdoglife.com/vetted



Des alternatives pour améliorer les repas ont été décrites par le Dr Karen Becker, vétérinaire renommée, qui promeut une approche holistique de la santé animale, y compris l'utilisation de compléments alimentaires et de super-aliments pour améliorer la santé et la longévité des animaux de compagnie. Dans son livre "Longue vie à mon chien", elle propose de nombreuses recommandations pour une alimentation saine et équilibrée pour les chiens, y compris l'utilisation de super-aliments pour compléter leur alimentation et réduire principalement l’inflammation. Les super-aliments sont des aliments riches en nutriments qui peuvent offrir des avantages pour la santé supplémentaire à ceux des aliments ordinaires (voir détails dans le tableau 2 ci-dessous inspiré du livre).


Un autre bon réflexe simple est d’identifier les sucres et surtout les sucres cachés (résumé dans le tableau 3). Un bon exemple est l’amidon. La méthode d'extrusion nécessite l'utilisation d'amidon, ou de glucides. La majorité des croquettes pour chiens contiennent au moins 30% d'amidon. Le taux moyen d'amidon est de 40%, mais certaines croquettes peuvent en contenir jusqu'à 60%. Si l’on estime ce taux dans de l’alimentation ancestrale de loups, il était autour de 10 %. Pour le chien, on peut se baser sur 15 %. Il peut y avoir des croquettes sans céréale, mais l’amidon est obligatoire pour faire une croquette. L’amidon dans les croquettes sans céréale vient d’une autre source telle que pomme de terre / patate douce / pois… Une approche simple pour calculer le pourcentage de glucides dans un aliment pour chien est de soustraire le pourcentage de protéines, de matières grasses, d'humidité et de cendres du total de 100%. Si le pourcentage de cendres n'est pas répertorié sur l'étiquette, vous pouvez supposer qu'il est de 8%. Le résultat final vous donnera le pourcentage de glucides dans l'aliment.


La formule : 100% - % de protéines - % de matières grasses - % d'humidité - % de cendres (si non répertorié, supposer 8%) = % de glucides.


En conclusion, les chiens prospèrent mieux grâce à une alimentation à base de nourriture entière, de viande crue et peu transformée. Les recherches montrent que ce ne sont pas seulement les ingrédients de faible qualité qui causent des effets nocifs, mais aussi la façon dont la nourriture est fabriquée crée des risques pour la santé de votre chien.


Le chien est un carnivore opportuniste qui montre le besoin de diversité de son alimentation de base. Il est préférable de nourrir votre chien avec l'alimentation la moins transformée que vous pouvez vous permettre. Cela diminue son empreinte inflammatoire et les risques de maladies qui s’y rattachent. Mais si vous donnez des croquettes, essayez d'ajouter des aliments frais ou des superaliments dans la gamelle de votre chien. Ce petit changement peut considérablement améliorer sa santé. Et on rappelle une petite règle simple, remplacer déjà 1/3 de la ration par des aliments non transformés est déjà ultra bénéfique et pas très cher.



 

Tableaux









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1 Comment


TESLA
TESLA
May 15

Bonjour et Merci pour cet article !

Je ne trouve pas le tableau 1 des aliments ultra-transformés ? ? Merci.

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